Les risques psychosociaux (RPS) sont une préoccupation croissante dans le monde du travail, impactant la santé des salariés et la performance des entreprises. Ces RPS, comprenant le stress, le burn-out et le harcèlement, nécessitent une approche proactive. L'assurance joue un rôle essentiel dans la prévention et la gestion de ces risques, offrant une double protection : aux employeurs pour leur conformité légale et aux employés pour leur bien-être. Une entreprise sur trois est confrontée à des litiges liés aux RPS chaque année, soulignant l'importance de se prémunir.

Nous aborderons également les spécificités des contrats d'assurance et les conseils pour choisir une couverture adaptée.

Comprendre l'urgence des risques psychosociaux (RPS)

Environ 40% des salariés en France déclarent être exposés à des risques psychosociaux élevés, selon des données récentes de l'INRS. Ces risques représentent un coût économique considérable pour les entreprises françaises, estimé à plus de 2 milliards d'euros chaque année, en raison de l'absentéisme, de la baisse de productivité et des dépenses de santé associées. 60% des arrêts de travail longue durée sont liés à des problèmes de santé mentale, souvent exacerbés par les RPS. Il est donc crucial de comprendre et d'agir face à cette problématique des risques psychosociaux, tant sur le plan humain qu'économique.

Les risques psychosociaux (RPS) se définissent comme les risques pour la santé mentale et physique qui découlent des conditions de travail et de l'organisation du travail. Ils ne sont pas simplement des problèmes individuels, mais résultent d'une interaction complexe entre les facteurs liés à l'organisation, au management, aux relations interpersonnelles, à l'environnement de travail et aux caractéristiques individuelles des salariés. On peut citer, parmi les exemples les plus courants, le stress chronique, le harcèlement moral ou sexuel, la violence au travail (physique ou verbale), l'épuisement professionnel (burn-out), la surcharge de travail quantitative et qualitative, le manque de reconnaissance du travail accompli, le conflit de valeurs et l'insécurité de l'emploi. Ces situations peuvent avoir des conséquences graves sur la santé des salariés, tant sur le plan physique (troubles musculo-squelettiques, maladies cardiovasculaires, troubles digestifs) que psychologique (dépression, anxiété, troubles du sommeil, troubles de la concentration).

Il est impératif de s'intéresser aux risques psychosociaux pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la loi impose aux employeurs une obligation de sécurité de résultat en matière de protection de la santé et de la sécurité de leurs salariés, conformément à l'article L. 4121-1 du Code du travail. Ne pas prendre en compte ces risques peut entraîner des sanctions légales et financières pour l'entreprise, pouvant aller jusqu'à des amendes de 3 750 € par salarié et des peines d'emprisonnement en cas de négligence grave. Ensuite, les RPS ont un impact négatif significatif sur la santé des salariés. Ils peuvent provoquer des troubles musculo-squelettiques, des maladies cardiovasculaires, de la dépression, de l'anxiété, des troubles du sommeil, de l'isolement et des conflits interpersonnels. 70% des salariés victimes de harcèlement moral développent des troubles anxieux ou dépressifs. Enfin, ignorer les RPS a des conséquences financières importantes pour l'entreprise. L'absentéisme augmente de 30% en moyenne dans les entreprises où les RPS ne sont pas gérés, le turnover s'accélère, la productivité diminue, le climat social se dégrade et l'image de marque de l'entreprise est ternie. Les entreprises performantes ont généralement compris que la santé de leurs salariés est un atout majeur, contribuant à une meilleure performance globale.

L'assurance peut jouer un rôle clé dans la gestion des risques psychosociaux. Elle peut contribuer à la prévention de ces risques en finançant des actions de sensibilisation et de formation pour les salariés et les managers, et elle peut prendre en charge les conséquences financières liées à la survenance de RPS, comme les arrêts de travail, les frais médicaux et les indemnisations versées aux victimes. L'assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) peut également couvrir les entreprises en cas de litiges liés à des RPS. L'objectif de cet article est d'explorer en détail comment l'assurance peut aider les entreprises à protéger leurs salariés face aux risques psychosociaux, en analysant les obligations légales des employeurs, les solutions assurantielles existantes, les mesures de prévention à mettre en place et les recommandations pour une protection efficace et une gestion proactive des RPS.

Cadre légal : les obligations de l'employeur face aux RPS

La législation française impose des obligations claires aux employeurs en matière de prévention des risques psychosociaux (RPS). Ces obligations découlent principalement de l'article L. 4121-1 du Code du travail, qui stipule que l'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Cela inclut l'évaluation des risques, la mise en place d'actions de prévention, l'information et la formation des salariés, ainsi que la consultation des instances représentatives du personnel.

Rappel des obligations légales fondamentales

L'obligation de sécurité de résultat, inscrite à l'article L. 4121-1 du Code du travail, est le fondement de la responsabilité de l'employeur en matière de RPS. Cela signifie que l'employeur doit tout mettre en œuvre pour éviter que ses salariés ne subissent un préjudice lié à leur travail. L'évaluation des risques psychosociaux, qui doit être intégrée au Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), est une étape essentielle et doit être mise à jour au moins une fois par an, ou lors de tout changement significatif dans l'organisation du travail. Le DUERP doit recenser tous les risques présents dans l'entreprise, y compris les RPS (stress, harcèlement, violence, etc.), et proposer des mesures de prévention adaptées à chaque risque identifié. Ces mesures de prévention peuvent inclure des formations pour les managers et les salariés sur la prévention du stress et du harcèlement, des actions de sensibilisation sur les RPS, l'amélioration de l'organisation du travail (répartition des tâches, charge de travail, etc.), la mise en place de dispositifs de soutien psychologique (lignes d'écoute, consultations avec des psychologues), la promotion d'un climat social positif et la lutte contre le harcèlement et les discriminations. La consultation des instances représentatives du personnel, comme le Comité Social et Économique (CSE), est également obligatoire pour toutes les questions relatives à la santé et à la sécurité au travail, y compris les RPS. Le CSE doit être informé et consulté sur les actions de prévention mises en place par l'employeur et peut formuler des propositions d'amélioration.

Zoom sur l'évolution de la jurisprudence

La jurisprudence en matière de RPS est en constante évolution, avec une sévérité croissante envers les employeurs. Les tribunaux condamnent de plus en plus fréquemment les employeurs qui n'ont pas pris les mesures nécessaires pour prévenir les risques psychosociaux, soulignant l'importance de la prévention et de la mise en place de mesures concrètes pour protéger les salariés. Par exemple, dans une affaire récente jugée par la Cour de Cassation, une entreprise a été condamnée à verser 150 000 € de dommages et intérêts à un salarié victime de burn-out, car elle n'avait pas suffisamment agi pour réduire sa surcharge de travail et lui apporter un soutien adéquat. De plus, elle n'avait pas correctement évalué les RPS dans son DUERP. Ces décisions de justice incitent les employeurs à être proactifs et à ne pas attendre qu'un incident se produise pour agir, en mettant en place une politique de prévention des RPS efficace et en se dotant d'une assurance adaptée.

Focus sur les spécificités selon la taille de l'entreprise

Les obligations de l'employeur en matière de RPS s'appliquent à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, du micro-entrepreneur à la multinationale. Cependant, les modalités de mise en œuvre peuvent varier en fonction de la taille de l'entreprise et des ressources dont elle dispose. Dans les TPE (Très Petites Entreprises) de moins de 10 salariés, par exemple, l'employeur peut bénéficier de l'aide de la CARSAT (Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail) pour réaliser son DUERP et mettre en place des actions de prévention, ainsi que d'outils simplifiés et de formations gratuites. Les PME (Petites et Moyennes Entreprises) peuvent également faire appel à des consultants spécialisés en RPS pour les accompagner dans cette démarche, et bénéficier de financements pour la mise en place d'actions de prévention. Dans les grandes entreprises, la prévention des RPS est généralement intégrée à la politique de ressources humaines et fait l'objet d'un suivi régulier par le service de santé au travail, les instances représentatives du personnel (CSE) et un responsable QVT (Qualité de Vie au Travail). Chaque entreprise doit adapter sa démarche de prévention des RPS à sa taille, à son secteur d'activité et à ses spécificités, en tenant compte des risques spécifiques auxquels sont exposés ses salariés.

Lien avec le rôle de l'assurance : la RC pro

La conformité légale influence directement la couverture assurantielle, notamment pour l'assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro). Les compagnies d'assurance sont de plus en plus attentives aux mesures de prévention mises en place par les entreprises en matière de RPS. Une entreprise qui a réalisé son DUERP, qui a mis en place des actions de prévention (formations, soutien psychologique) et qui forme ses salariés aux RPS aura plus de chances de bénéficier de meilleures garanties et de primes d'assurance plus avantageuses pour sa RC Pro. En effet, une entreprise proactive en matière de prévention des RPS est considérée comme moins risquée par les assureurs. Il est donc essentiel pour les entreprises de démontrer leurs efforts de prévention pour bénéficier d'une couverture assurantielle optimale et d'une protection financière en cas de litige lié aux RPS. Une assurance RC Pro avec une clause spécifique "RPS" peut prendre en charge les frais de défense et les indemnisations versées aux victimes en cas de harcèlement moral ou de discrimination.

Les solutions assurantielles : panorama et analyse critique

Plusieurs solutions assurantielles peuvent aider les entreprises à se protéger contre les conséquences financières des risques psychosociaux. Il est important de distinguer les garanties existantes dans le cadre de l'assurance collective et de l'assurance individuelle, car elles ne couvrent pas les mêmes risques et ne s'adressent pas aux mêmes personnes. Le coût de ces assurances représente en moyenne 2% de la masse salariale.

Les garanties existantes (distinguer l'assurance collective et individuelle)

L'assurance collective, souscrite par l'employeur au bénéfice de ses salariés, comprend généralement des garanties de prévoyance, de complémentaire santé et de responsabilité civile professionnelle. L'assurance individuelle, souscrite par le salarié lui-même, peut comprendre des garanties de prévoyance, de complémentaire santé et de protection juridique. Une analyse comparative des offres est essentielle pour choisir la couverture la plus adaptée aux besoins de l'entreprise et de ses salariés.

Prévoyance collective

Les garanties de prévoyance collective peuvent couvrir les risques d'incapacité, d'invalidité et de décès liés à des causes psychologiques, comme le burn-out ou la dépression sévère. Ces garanties permettent de verser des indemnités journalières en cas d'arrêt de travail prolongé (au-delà de la période de carence), des rentes d'invalidité en cas d'incapacité permanente et un capital décès aux ayants droit en cas de décès du salarié. Il est important de lire attentivement les contrats de prévoyance pour connaître les exclusions de garantie et les délais de carence, qui peuvent varier de 30 à 90 jours. Par exemple, certains contrats peuvent exclure les affections psychologiques préexistantes ou imposer un délai de carence avant de pouvoir bénéficier des prestations. Il est donc essentiel de bien analyser les contrats pour s'assurer d'une couverture adaptée aux besoins de l'entreprise et de ses salariés, en tenant compte des spécificités de leur activité. Le coût de ces assurances prévoyance collective peut varier de 1 à 5 % de la masse salariale, selon l'étendue des garanties et le profil de risque de l'entreprise.

Complémentaire santé collective

La complémentaire santé collective, ou mutuelle d'entreprise, peut rembourser les consultations psychologiques, comme les séances de thérapie individuelle ou en groupe, avec des psychologues, psychiatres ou psychothérapeutes. Elle peut également donner accès à des réseaux de professionnels de la santé mentale, ce qui peut faciliter l'accès aux soins pour les salariés. Il est important de vérifier les limitations de remboursement et les plafonds de la complémentaire santé pour s'assurer qu'ils sont suffisants pour couvrir les besoins des salariés en matière de santé mentale. Les tarifs de consultation peuvent varier de 50 à 150 euros par séance, et le nombre de séances remboursées annuellement est souvent limité à 4 ou 5. Certaines complémentaires santé proposent des forfaits "bien-être" qui incluent le remboursement de séances de sophrologie, de méditation ou d'autres pratiques de relaxation.

Responsabilité civile professionnelle (RC pro)

La Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) peut couvrir les dommages causés à des tiers (salariés, clients, fournisseurs) par les salariés de l'entreprise dans le cadre de leur travail, notamment en cas de faute, négligence ou imprudence. Cela peut inclure les situations de harcèlement moral ou sexuel, de discrimination ou d'atteinte à la réputation. Il est important de vérifier que le contrat de RC Pro comporte une clause spécifique "RPS" ou "harcèlement" pour être bien protégé en cas de litige lié aux RPS. Cependant, la RC Pro a des limites dans la prévention des RPS, car elle ne couvre que les conséquences financières des dommages causés à des tiers, et non les conséquences sur la santé des salariés. Le coût d'une RC Pro avec une garantie RPS peut varier de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros par an, selon la taille de l'entreprise et le niveau de garantie souhaité.

Assurances spécifiques RPS (idées originales)

Bien que moins courantes, certaines compagnies d'assurance proposent des assurances spécifiques pour les RPS. Ces assurances peuvent offrir une couverture plus complète et adaptée aux besoins des entreprises, en complément des garanties classiques.

  • **Assurance "Bien-être au travail" :** Cette assurance peut couvrir les coûts liés à la mise en place de programmes de bien-être au travail, comme le coaching individuel ou d'équipe, les ateliers de gestion du stress et des émotions, les formations sur la communication non violente, la sophrologie, la méditation de pleine conscience, les séances de yoga ou de Pilates en entreprise, etc. Elle peut également financer l'aménagement d'espaces de détente et de relaxation dans l'entreprise, comme des salles de sieste ou des espaces de convivialité.
  • **Assurance "Gestion de crise RPS" :** Cette assurance peut prendre en charge les coûts liés à la gestion d'une situation de crise liée aux RPS, comme le suicide d'un salarié, une plainte pour harcèlement moral ou une situation de violence au travail. Elle peut couvrir la consultation de spécialistes (psychologues, consultants en gestion de crise, avocats), la communication de crise, la mise en place d'une cellule d'écoute et de soutien psychologique pour les salariés touchés, la prise en charge des frais de justice, etc.
  • **Assurance "Protection juridique" spécialisée en RPS :** Cette assurance peut offrir un accompagnement juridique personnalisé en cas de litige lié aux RPS, comme la représentation en justice, le conseil juridique, la prise en charge des frais d'avocat et d'expertise, etc. Elle peut également aider l'entreprise à se défendre en cas de plainte pour harcèlement, discrimination ou non-respect des obligations en matière de prévention des RPS.

Analyse critique des offres

Il est essentiel de comparer attentivement les différentes garanties et les exclusions de chaque contrat d'assurance avant de faire son choix, en tenant compte des spécificités de l'entreprise et des risques auxquels elle est exposée. Il faut également évaluer le coût des assurances par rapport aux bénéfices potentiels, en tenant compte du profil de risque de l'entreprise et des actions de prévention déjà mises en place. Une entreprise qui a déjà investi dans la prévention des RPS aura moins besoin d'une couverture assurantielle étendue qu'une entreprise qui n'a rien fait en la matière. Il est donc important de choisir un contrat d'assurance adapté aux besoins spécifiques de l'entreprise et de le réévaluer régulièrement.

Le rôle du courtier en assurances

Le courtier en assurances peut jouer un rôle précieux pour aider l'entreprise à identifier ses besoins en matière de couverture RPS et à trouver les solutions assurantielles les plus adaptées. Il peut analyser les risques auxquels l'entreprise est exposée, comparer les différentes offres du marché, négocier les meilleures conditions tarifaires et vous conseiller sur les garanties à privilégier. Il est particulièrement important de faire appel à un courtier spécialisé dans les risques professionnels et la protection sociale, car il aura une connaissance approfondie des enjeux liés aux RPS et des solutions assurantielles adaptées à ce type de risques. Un bon courtier peut vous faire économiser jusqu'à 30% sur vos primes d'assurance tout en vous assurant une couverture optimale.

Prévention des RPS : agir en amont pour une protection durable

La prévention des risques psychosociaux est la clé d'une protection durable des salariés et d'une amélioration de la qualité de vie au travail. Il est important de mettre en place des mesures de prévention à tous les niveaux : primaire, secondaire et tertiaire. Une politique de prévention efficace peut réduire jusqu'à 40% les arrêts de travail liés aux RPS.

Les mesures de prévention primaires

Les mesures de prévention primaires visent à agir sur les causes des RPS, en modifiant l'organisation du travail, le management et le climat social. Ces actions, mises en place en amont, peuvent réduire significativement le nombre de cas de RPS et améliorer la qualité de vie au travail des salariés, contribuant ainsi à une meilleure performance globale de l'entreprise.

Agir sur l'organisation du travail

L'organisation du travail est un facteur déterminant dans la survenue des RPS. Il est important d'améliorer la communication interne en mettant en place des canaux de communication clairs et transparents (réunions régulières, intranet, newsletters), en favorisant les échanges entre les différents niveaux hiérarchiques et en encourageant les salariés à exprimer leurs besoins et leurs préoccupations. Définir clairement les rôles et les responsabilités de chaque salarié permet d'éviter les ambiguïtés, les chevauchements et les conflits. Réduire la surcharge de travail en répartissant équitablement les tâches, en fixant des objectifs réalistes et atteignables, en donnant aux salariés le temps nécessaire pour réaliser leur travail et en leur permettant de bénéficier de pauses régulières est primordial. Favoriser l'autonomie et la prise de décision en donnant aux salariés plus de marge de manœuvre dans leur travail, en leur permettant de prendre des initiatives et en les associant aux décisions qui les concernent améliore l'engagement, la motivation et réduit le stress. Mettre en place des outils de gestion du temps et des priorités peut également aider les salariés à mieux gérer leur charge de travail.

Agir sur le management

Le style de management a un impact direct sur la santé psychologique des salariés. Former les managers à la détection et à la gestion des RPS est essentiel pour qu'ils puissent identifier les signes de mal-être chez leurs collaborateurs (absentéisme, irritabilité, repli sur soi) et mettre en place des actions de soutien adaptées. Promouvoir un management bienveillant et respectueux, basé sur l'écoute, l'empathie et la reconnaissance du travail accompli, est un facteur clé de prévention des RPS. Encourager la reconnaissance et le feedback positif, en valorisant le travail des salariés et en leur donnant des retours constructifs sur leurs performances, contribue à renforcer leur estime de soi, leur motivation et leur sentiment d'appartenance à l'entreprise. Mettre en place des entretiens individuels réguliers permet aux managers de prendre le pouls du bien-être de leurs équipes et d'identifier les éventuelles difficultés rencontrées par les salariés.

Agir sur le climat social

Un climat social positif favorise le bien-être des salariés et réduit les risques de RPS. Lutter contre le harcèlement moral et la discrimination, en mettant en place des procédures claires de signalement et de traitement des plaintes, en garantissant la confidentialité des informations et en sanctionnant les comportements répréhensibles, est fondamental. Promouvoir la cohésion d'équipe en organisant des activités de team building, en favorisant les échanges informels et en encourageant l'entraide entre les salariés, renforce les liens sociaux et le sentiment d'appartenance à l'entreprise. Créer un environnement de travail convivial et stimulant, en aménageant des espaces de détente, en proposant des activités sportives et culturelles (cours de sport, sorties culturelles), et en favorisant la créativité et l'innovation, contribue à améliorer la qualité de vie au travail et à réduire le stress. Mettre en place une politique de lutte contre les discriminations, en sensibilisant les salariés aux enjeux de la diversité et de l'inclusion, permet de créer un environnement de travail plus respectueux et égalitaire.

Les mesures de prévention secondaires

Les mesures de prévention secondaires visent à détecter précocement les signes de RPS et à offrir un soutien psychologique aux salariés qui en ont besoin. Ces actions permettent d'éviter que les RPS ne s'aggravent et de favoriser le rétablissement des salariés touchés. La mise en place de ces mesures peut réduire de 25% le nombre de cas de burn-out.

  • **Dépistage précoce des signes de RPS :** La mise en place de questionnaires de bien-être anonymes, l'organisation d'entretiens individuels réguliers avec le service de santé au travail et la formation des managers à la détection des signaux faibles (changement de comportement, isolement, fatigue) sont autant de moyens de repérer les salariés en difficulté et de leur offrir un soutien adapté. Il est possible de constater une augmentation de 15% du bien-être perçu des salariés grâce à un suivi régulier et personnalisé.
  • **Offrir un soutien psychologique aux salariés :** La mise en place d'une ligne d'écoute téléphonique anonyme et gratuite, la proposition de séances de thérapie individuelles ou en groupe avec des psychologues ou des psychothérapeutes, et l'organisation d'ateliers de gestion du stress, de développement personnel ou de relaxation sont autant de solutions pour aider les salariés à faire face aux RPS et à améliorer leur santé mentale. Le coût d'une ligne d'écoute peut varier entre 2000 et 10000 euros par an, selon le nombre de salariés et les prestations proposées.

Les mesures de prévention tertiaires

Les mesures de prévention tertiaires visent à accompagner les salariés en arrêt de travail en raison de RPS et à faciliter leur retour au travail dans les meilleures conditions possibles. Ces actions permettent de limiter les conséquences négatives des RPS sur la vie professionnelle des salariés et de favoriser leur réinsertion durable. Un accompagnement adapté permet d'augmenter de 30% les chances de retour à l'emploi après un arrêt lié aux RPS.

L'accompagnement des salariés en arrêt de travail passe par le maintien du lien avec l'entreprise (prise de nouvelles régulières, invitation à des événements), la proposition d'un plan de retour au travail progressif (temps partiel thérapeutique, aménagement du poste de travail) et l'accompagnement par un médecin du travail et/ou un psychologue spécialisé dans les RPS. Il est important de mettre en place un suivi personnalisé pour chaque salarié, en tenant compte de ses besoins et de ses difficultés. La gestion des situations de crise, comme le suicide d'un salarié ou une situation de harcèlement généralisé, nécessite la mise en place d'une cellule de crise, une communication transparente et efficace, et un soutien psychologique aux salariés touchés. Une communication ouverte et honnête permet de réduire le stress et l'anxiété des salariés et de favoriser le retour à la normale et la reconstruction du climat de confiance.

Intégrer les RPS dans la politique RSE de l'entreprise

Intégrer la prévention des RPS dans la politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est un moyen de montrer l'engagement de l'entreprise en faveur du bien-être de ses salariés, de renforcer son image de marque et d'attirer les talents. De plus en plus d'entreprises intègrent la prévention des RPS dans leur stratégie RSE, en considérant la santé psychologique de leurs salariés comme un enjeu majeur. Cela se traduit par la mise en place d'actions concrètes en faveur de la santé psychologique des salariés, comme la création d'un environnement de travail bienveillant, la promotion de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (télétravail, horaires flexibles, congés parentaux), et la mise à disposition de ressources pour aider les salariés à gérer leur stress (formations, ateliers, consultations). Ces actions peuvent améliorer l'image de marque de l'entreprise auprès des candidats, des clients et des investisseurs, attirer les talents, fidéliser les salariés et améliorer la performance globale de l'entreprise.

Témoignages et études de cas : illustration concrète

Les témoignages et les études de cas sont des outils précieux pour illustrer l'impact des RPS sur les entreprises et les salariés, et pour mettre en évidence les bonnes pratiques en matière de prévention et de gestion des RPS. Ils permettent de donner une dimension humaine et concrète à cette problématique et d'inciter les entreprises à agir.

Certaines entreprises ont mis en place des actions de prévention des RPS et ont constaté des résultats positifs, comme une baisse de l'absentéisme de 20%, une amélioration du climat social de 30% et une augmentation de la productivité de 15%. Ces entreprises ont investi dans la formation des managers à la gestion du stress et du harcèlement, la mise en place de dispositifs de soutien psychologique (lignes d'écoute, consultations) et l'amélioration de l'organisation du travail (répartition des tâches, télétravail). D'autres témoignages de salariés, victimes de RPS, mettent en lumière l'importance d'une prise en charge rapide et efficace. Ces salariés ont bénéficié d'un accompagnement de la part de leur entreprise, d'un professionnel de la santé, ou grâce à une assurance, ce qui leur a permis de se rétablir, de retrouver une vie professionnelle épanouissante et de témoigner de leur expérience pour sensibiliser d'autres personnes. Analyser des exemples concrets d'entreprises qui ont géré avec succès des situations de crise liées aux RPS, comme le suicide d'un salarié, et mettre en évidence les bonnes pratiques à retenir, permet d'apprendre des expériences passées et d'éviter de reproduire les mêmes erreurs. Un accompagnement psychologique suite à une crise peut diminuer de 30% le nombre de burn-out et améliorer la résilience des équipes.

La santé mentale des salariés est un atout majeur pour la performance et le bien-être de l'entreprise. Il est donc essentiel d'agir en amont pour prévenir les RPS et protéger les salariés, en mettant en place une politique de prévention efficace et en se dotant d'une assurance adaptée. Ne pas agir face aux RPS représente un risque financier important pour l'entreprise, pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros par salarié en cas de litige.